top of page

« Mes désirs ont des délires que le pire c’est de ne rien dire, surtout que j’arrive pas à les faire taire. » dit la demoiselle sur son excellent titre Présentement... alors...Peut-être bien que ça l’emmerde, elle, de ne pas réussir à les faire taire mais moi j’ai quand même vachement envie de remercier son incapacité à se taire, justement, parce que sans ça, je n’aurai pas eu le droit à cette qualité-là dans mon casque audio ! Et ça aurait été un peu vide sans Aloïse Sauvage, il faut être honnête !

Depuis quelques temps le coup de foudre est total et son EP Jimy tourne en boucle. Ça a commencé par hasard, comme la plupart des coups de cœur, c’est vrai… quand tu te perds un peu sur le net et qu’accro, tu cherches le son qui va changer le moment et qui tout apaiser. La totalité des choses : le quotidien chiant, les doutes lancinants, les questions sans réponses, et les milles replay de l’instant qu’on cherche à modifier avec de ridicules et hypothétiques scénarios changés à grand coup de et si… Donc oui, j’étais sur YouTube en recherche de nouveau son. Un son qui fait quelque chose au-dedans et qui prend toute la place. Un son qui dit je suis quand on en est à balbutier un je crois que… Et je suis tombée sur à l’horizontale  version Bruxelles ma belle. Pour le coup, j’ai trouvé hyper sympa le fait que ce soit tourné dans un dépôt de tramway, genre fin de station, et je l’avais trouvé assez incroyable et fascinante cette nana avec sa façon particulière de bouger. Le regard fixe, les sourcils hauts et les gestes saccadés comme si elle était déjà en train de nous dire qu’il fallait écouter. Ça force l’écoute, en fait. Ça fait qu’au-dedans on se fige un peu et on se dit que tant d’intensité n’est pas à prendre à la légère. Et c’est vrai... Je l’ai regardé plusieurs fois cette vidéo sans pouvoir détourner le regard. Dans un premier temps c’est sa façon de danser, de bouger, son côté un peu théâtral et l’honnêteté que ça dégageait qui m’a intéressé. C’est étonnamment elle qui m’a intriguée plus que le son. Ça ne m’arrive pas souvent, en fait. Peut-être parce que dans un premier temps, la chanson ne m’a pas emballée plus que ça ou peut-être parce qu’elle dégageait quelque chose de plus fort que le titre dans cette session. Allez savoir… en tout cas, j’ai punaisé son nom dans mes intérêts et je l’ai regardé de loin en me promettant d’écouter son EP quand j’aurai le temps d’approfondir. Mais prise dans mon quotidien, dans d’autres écoutes, j’en ai oublié ma promesse. Puis, je l’ai vu programmé au Paléo le soir où j’avais pris mon billet et j’étais plutôt contente de pouvoir voir ce que ça donnerait sur scène. Malheureusement, j’ai loupé le coche pour des raisons à la con et du coup, un peu dégoûtée, j’ai opté pour la découvrir à travers son EP à défaut du live.

J’ai donc cherché des infos, j’ai appris qu’Aloïse sauvage était une actrice, danseuse, chanteuse et qu’elle avait aussi fait du cirque. J’ai appris à la définir comme artiste, point, plutôt que de lister ces arts. J’ai appris que la demoiselle n’avait que 26 ans et qu’elle avait sorti son Ep Jimy en mars 2019 sous le label Initial Artist Services. Un label que je ne connaissais pas et que j’ai découvert en écrivant cette chronique. Un label qui a publié Clara Luciani et Eddy de Pretto pour ne citer qu’eux. Ça en dit déjà pas mal, pour moi. Parce qu’Aloïse Sauvage c’est aussi un mélange des genres. On pourrait la griffer slam mais ça tire tellement sur du hip-hop que ce n’est pas complètement vrai et même la griffer hip-hop, ça ne marche pas parce qu’elle pourrait aussi être pop. Bref, un nouveau genre ou un mélange des genres qu’on n’a pas besoin d’étiqueter parce qu’alors, on perdait tout le charme du son. On pourrait la comparer, aussi, mais ce serait la perdre un peu et ce serait quand même vachement con de passer à côté de ce son parce qu’il a un charme fou ! Non seulement dans ces mélodies, dans ces phrasés saccadés mais aussi et surtout dans ses textes. Pour les amateurs de rap, comme moi, il est parfois difficile de citer des titres dont chaque parole, chaque son, chaque note nous convient, nous emballe et nous embarque. Parfois, une phrase vient tout foutre en l’air mais pas avec Aloïse Sauvage. Non. Il n’y a pas un mot de trop, pas une image qui ne parle pas, pas un son qui n’entraîne pas et ne sublime pas la totalité du titre. Aloïse Sauvage nous raconte et nous dit des choses. Ces choses à elle, elles sont belles, un peu triste, c’est vrai mais l’un ne va pas tellement sans l’autre, je crois… il y a dans cette plume une beauté qui mérite, aussi, d’être lu sans le son tant elle raconte justement. Il y a une force dans ce son, une honnêteté et une intensité qui me rappelle la première vision de sa version de Bruxelles ma belle. Ce regard franc. Cette façon d’être vrai. Et cette incroyable façon de bouger, de s’insérer dans l’espace et d’en redéfinir les limites. Rare sont les artistes à s’asseoir sur le monde en s’affirmant avec autant de panache. Rare sont les artistes à défier tous les codes non pour provoquer ou pour prouver mais pour être et laisser être.

 

Bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré son EP Jimy ! Et si son orage, à elle, gronde mon orage à moi est une rafale de coup de foudre et honnêtement, j’étais pas préparé à cette qualité-là, dans mon casque audio !

Pour preuve, je mets à l’écoute le brillant titre L'orage en version live VEVO DSCVR ainsi que le génial Jimy tiré de son EP du même titre sorti en mars 2019.

unnamed.jpg

Discographie :

 

2019 :

EP Jimy

Label : Initial Artist Services

Vane vous raconte.. 

Aloïse Sauvage

bottom of page