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La Pietà

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Un espèce de mélange entre punk et rap, entre hardcore et slam, entre Virginie Despentes et Gaël Faye... C'est te dire, combien, putain, c'est pas évident de parler d'elle et de ce son engagé, enragé, viscéral et hallucinant ! "

Vane vous raconte.. 

La Pietà...

Des fois, il y a des artistes que tu suis avec assiduité, derrière ton écran d’ordi à regarder les Lives, les clips et les dernières infos en attendant un ep, un album quelque chose de visible pour les tourneurs de ta région, histoire d’enfin pouvoir le/la voir sur scène. Oui, des fois, il y a des artistes que tu suis depuis des lustres et qui font un peu partie de ta vie parce que certains titres ont plongé au-dedans et inversement, le dedans, des fois, à plonger dans le titre. La Pietà fait clairement partie de mes artistes fétiches, des artistes que je suis depuis des années et que j’aime particulièrement sans parvenir à l'expliquer clairement... Quand le coup de cœur a atteint son apogée, il est très difficile d'expliquer et de raconter en fait… mais je vais essayer…

La Pietà c’est avant tout une baffe dans la gueule et je le dis très sérieusement. Un espèce de mélange entre punk et rap, entre hardcore et slam, entre Virginie Despentes et Gaël Faye…. C’est te dire combien, putain, c’est pas évident de parler d’elle  et de ce son engagé, enragé, viscéral et hallucinant ! Au hasard des liens YouTube, je suis tombée sur son titre la moyenne dans la jolie session du bruit des graviers qui date, maintenant d’il y a trois ans. En 2013, donc, elle portait son masque de chat, grattait la guitare et balançait des paroles hyper bien écrites et un peu trash… Elle susurrait qu’elle était la moyenne à peine, à peine, à peine… et moi je la regardais impressionnée et par la plume et par la voix et par cette façon particulière de dire.  Alors, je me suis baladé sur la plate-forme pour trouver d’autres sons d’elle. J’ai fini par écouter son titre sans l’acoustique et je me suis dit qu’il donnait vachement bien avec ce son un peu électro/rock à l’arrière et qu’il prenait même une autre dimension. Moi qui avais déjà tellement aimé la version acoustique, j’te raconte pas comment le bout d’chair a cogné vachement fort après ça. J’ai essayé de la classer, de la foutre dans quelque chose d’un peu punk, d’un peu trash, d’un peu rap, d’un peu électro mais je n’y suis pas parvenue. Et c’était mieux comme ça. J’ai continué à me faufiler dans les années qui filent en écoutant régulièrement ce son. J’ai continué à la suivre du regard en parlant pas mal de fois de sa musique autour de moi. Il y a des perles musicales que tu ne peux pas garder pour toi !

En 2016, soit trois ans après ma première écoute, j’ai découvert son titre à la folie en live aux transes cévenoles, et je l’ai regardé, elle, toujours avec son masque, en étant carrément scotchée par la force de son live et par ses paroles incroyables ! A trois ans d’écoute, on dit qu’on est fan, non ? Possible… en tout cas, je l’ai suivi au radar, à écouter chaque foutue vidéo YouTube à sa sortie en flippant un peu d’une éventuelle déception…  Est-ce que certaines vidéos m’ont déplu ? Est-ce que je l’ai critiqué une seule fois ?  Est-ce que je me suis lassée de ce son ? Jamais… Je ne crois pas… Je n’en ai pas le souvenir, en tout cas. Il me semble bien que chaque titre a cogné à la porte du dedans et s’y est fait une place.

En 2018, déboule sur YouTube le clip de maintenant ou jamais avec son refrain crade d’électro sal pendant que la demoiselle, toujours avec son masque, débite un texte assez incroyable… et là, le phrasé prend toute son ampleur, à la fois rageux et à la fois désespéré… bref, son phrasé est génial ! Et ses phrases sont géniales ! Et pendant qu’elle nous dit qu’ "on additionnera nos vides et on en fera du plein". moi, je me demande quand est-ce qu’elle nous sortira un ep ou un album, un truc physique à acheter et qu’on peut s’écouter un peu partout sans devoir systématiquement se pointer sur le net pour le faire… (oui, j’achète encore des CDs et oui, je continue à écouter des CDs et des vinyles même en ayant Spotify et YouTube… l’un empêchant pas l’autre… ABE)

Puis, arrive 2019, YouTube m’informe que La Pietà a mis en ligne une vidéo, je me pointe sur la plate-forme parce que c’est Elle… peu importe bien ce que j’avais prévu de faire, peu importe bien les autres vidéos, d’abord, c’est elle qui va squatter mon casque audio, parce que… parce que c’est une histoire d’écoute de six ans ! Je clique donc sur play m’attendant à ce que mon casque audio crache du son électro avec son phrasé à elle, et ses phrases à elle… un truc trash blindé de rage qui bouscule au-dedans comme si la demoiselle faisait jouer ses gants de boxe et que tu prenais coups sur coups en finissant K.O… mais non, elle est là, elle, sans son masque… elle est là… ELLE, sans son MASQUE… l’air de rien, ça a tout changé, pour moi. Ça a donné du poids à l’artiste, bizarrement… comme si, ça y est, c’est bon, elle se montrait, assumait son art et décidait que les gens derrière leurs écrans d’ordi avaient aussi le même droit que les chanceux qui pouvaient la voir en concert. La voir, elle, pour de vrai. Et puis, son titre la salle d’attente est différent… plus doux… moins trash… un peu triste, c’est vrai mais tellement beau. Tellement honnête. Tellement bien écrit. Epuré. Sincère. Beau. C’est cette année-là, aussi, que le festival voix de fête décide (enfin) de la programmer, un dimanche, 21h, au chat noir, à Carouge (Genève)… un dimanche ? à 21h ?... C’était un peu foireux, faut être honnête…. N’empêche, le duo de la Setlist, on y était. J’ai un peu fait chier Adé, en mode « putain, elle, faut pas la louper !! » Et on a débarqué dans la petite salle du Chat noir, j’étais tout intimidée… 6 ans que je la suis, quand même… 6 ans qu’elle est sur écran dans ma vie et là, j’allais la voir et l’entendre pour de vrai ! Ceux qui me connaissent le savent… Je suis une timide, une vraie de vraie, ajoute phobie sociale au tableau, ce qui fait que je suis très intimidée quand le coup de cœur a atteint son apogée… je l’étais, là, dans l’obscurité des quelques secondes avant concert, je l’ai vu, elle passée dans la foule pour atteindre la scène et je suis restée scotchée par la prestance, par la présence de l’artiste. Elle n’a rien dit, rien fait, que déjà elle dégageait quelque chose de fort. Est-ce parce que moi, j’étais déjà fan, que cette impression était si forte ? Je ne crois pas. Dans la salle, y avait pas foule mais quand même… et c’était la dernière soirée du festival, donc pas mal de gens y trainaient crevé par l’intensité des journées concert qui défilent, ils étaient là, au bar, accoudé, à parler, à boire et à se raconter leur semaine et quand elle, elle est arrivée…tout s’est un peu arrêté et tout le monde a regardé cette nana en se demandant, d’abord qui c’était, puis ce qu’elle allait faire. J’ai rarement vu un public charmé aussi rapidement… alors ok, c’est un public suisse et je crois que, elle, elle n’a pas vachement apprécié le concert parce que personne ne bougeait et que personne était là, devant, à fond… le public suisse est pudique. Il est sur la réserve. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’aime pas. Non. Et ça pour l’aimer, on l’a vachement aimé ce dimanche soir au chat noir. Son live était incroyable d’intensité, de rage, de provoc’, de mots, de coups de poing dans la gueule et de viens, là, que je te raconte. Ce concert-là restera gravé au-dedans, parce qu’il était incroyable à l’image de l’artiste ; intense, sincère et poignant.

 

C’est donc en 2019, que La Pietà m’a foutu la plus douce et la plus incroyable des baffes dans la gueule… sans son masque et avec ses mots à elle, son phrasé, sa façon de dire, de gueuler et d’exister. Alors, j’en fait un article bizarre, sans doute indigeste, en parlant de moi plutôt que d'elle avec pleins de dates dont on se contrefout mais qui moi, me rappelle, combien la musique est importante et combien elle remplit. Combien, elle nous suit pas à pas, nous voit grandir et nous fait grandir. Combien elle aide à coup de mots, de phrases, de refrains à passer les moments difficiles et à souligner les jolis. Et sa musique à elle, l’a fait remarquablement bien pendant 6 ans, maintenant… Alors, Merci La Pietà !

 

Je mets à l’écoute le génial live de j’aime pas les gens pour ceux qui avaient encore des doutes sur le côté complètement barge et le génie de La Pietà !

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