
Lisa LeBlanc


Dates clefs :
2012 :
1er album éponyme
2014 :
Ep Highways, heartaches and time weel wasted
2016 :
Album why you wanna leave runaway queen ?
Vane vous raconte..
Lisa Leblanc a débarqué par le plus grand des hasards dans mon casque audio. Il me semble même que c’est grâce au hasard des liens aléatoires que seuls peuvent connaître les curieux du son qui se baladent sur YouTube. Quand la plate-forme t’amène dans des coins musicaux reculés à coup de clic et de liens entre vidéos. Bref, elle a débarqué avec son titre improbable cerveau ramolli balancé en live dans un tramway bruxellois. J’avais aimé le genre de la nana qui ne se prend pas la tête et qui balance du son l’air de rien alors que la voix et le son est à tomber. Il faut aimer le genre, c’est sûr ; du son façon bluegrass/cajun sans vraiment l’être non plus avec accent acadien en prime. La version Lisa LeBlanc un poil plus rock et dans le phrasé et dans l’attitude est carrément à découvrir si ce n’est pas le cas. Moi, je suis tombée amoureuse de ce son et de cette nana au deuxième titre écouté ; ma vie c’est d’la marde juste parce que c’était complètement barré. J’ai ensuite écouté la totalité de son premier album à m’en faire péter les tympans sur des semaines et des semaines ; un coup dans la bagnole, un coup dans l’casque audio, volume sonore dix fois trop élevé. J’ai tout aimé d’elle ; la totalité des titres ont cogné à la porte du dedans et s’y sont fait une place. Je l’ai couronné tellement c’était génial ce son décomplexé, ces paroles à la fois drôles et touchantes. Et j’en ai fait un hymne du dedans pour supporter tous les trucs un peu chiants du dehors. Son premier album éponyme sorti en 2012 a été la plus belle des découvertes musicales ; parce que j’avais jamais entendu ça nulle part et parce qu’une nana qui débarque en santiags avec un banjo et qui balance « J'pas un cowboy mais j'aime ça prétendre que je l'suis » j’trouvais ça trop génial ! Et si en plus l’humour accompagne le talent musical, alors c’est gagné !
S’il fallait créer une étiquette à coller sur elle, j’opterai pour de la folk punk… ça n’existe pas ça ? Hein ? On est d’accord. Bah voilà, ce son-là, il n’existe pas ailleurs. Ça t’assomme à coup de trait d’humour et d’accent étranger qui nous font plisser les yeux pour tout bien comprendre mais qui, une fois compris, ébloui parce que sous couvert d’humour, la demoiselle a une belle plume, une très belle plume, même. Il suffit juste d’écouter un peu les mots qu’elle balance l’air de rien dans son très beau titre avoir su ou dans son autre très beau titre lignes d’hydro. Son premier album est composé de chansons un peu loufoques ; drôles, déjantées et criantes et de chansons touchantes, plus calmes, plus tristes. C’est un mélange de tout, comme si Lisa LeBlanc pensait n’en faire qu’un seul et qu’elle avait décidé d’y foutre tout ce qu’elle avait(pouvait) histoire d’avoir tout dit et d’avoir tout montré. Il a tous les défauts du premier album et toutes les qualités qui vont avec. Il n’y a pas tellement de ligne conductrice qu’on suivrait d’un titre à l’autre et ça a quelque chose d’assez génial à l’écoute, finalement ; ces titres improbables que le casque audio nous crache sans logique. J’ai tellement aimé cet album que j’ai gardé le viseur sur la belle, histoire d’être sûre de ne rien louper. J’ai donc vu que Lisa LeBlanc avait sortie, en 2014, un ep Highways, heartaches and time well wasted que j’ai découvert bien après sans vraiment m’y attarder, je l’avoue. (le viseur était foireux … il visait d’autres albums et il en a oublié Lisa LeBlanc, le salaud !) J’ai donc attendu l’année 2016, quatre longues années après son premier album, pour écouter le second.
La perle Why you wanna leave, Runaway Queen ? a débarqué bien après sa sortie dans mon casque audio, je dois l’avouer…. (J’ai déjà dit que mon viseur était foireux… je me suis perdu dans d’autres découvertes musicales et j’ai mis Lisa LeBlanc sur pause. L’erreur !). Mais quand il a débarqué, il m’a agrippé le col et je ne sais pas s’il me faisait payer mon retard mais je me suis prise la claque du siècle ! Et cette baffe-là, je m’en souviendrai à vie tant elle était magique ! J’avais tellement écouté son premier album que j’en avais fait une image qu’on décollerait avec peine. Je l’avais, malgré moi, défini selon son album ; barrée, drôle et francophone. Je m’attendais à ça en lançant l’écoute et là… quedal… En anglais, s’il vous plaît et beaucoup plus sérieux. En plus, musicalement, cet album est un bijou ! Un vrai de vrai ! J’ai lu quelque part qu’elle avait passé quatre années à se perfectionner musicalement dans un voyage aux states et mon dieu que ça se sent cette maturité, ce fil conducteur qu’on ne perd pas de vue ; il est magiquement construit comme album et chaque piste audio ajoute un truc en plus, une magie, un sourire, quelque chose à l’histoire.
On dit que les choses de la vie arrivent quand il le faut dans nos petites vies. On dit que tout arrive à temps et qu’on doit juste faire confiance au hasard parce que lui seul sait quand on est prêt à recevoir. J’étais prête, j’étais même carrément prête, en fait. J’ai relu son nom, je me suis souvenue des milliards de minutes à écouter son premier album. Je me suis souvenue de son humour, de sa jolie façon d’être joliment différente, en fait, et ce que ça faisait au-dedans. Alors, oui, j’étais prête à voir ça ; ce qu’elle était devenue et ce que moi j’allais devenir en l’écoutant. Alors merci le hasard ! Parce que c’est peut-être bien l’absence qui a créé le manque et parce que cet album a déboulé dans ma vie pile au moment où il le devait. Il a commencé sur le titre city slickers and country boys avec son intro géniale et cette voix reconnaissable en deux secondes top chrono et il m’a embarqué dans les rues presque désertes des nuits d’été à marcher au milieu des lampadaires qui m’éclaireraient façon western moderne. Et c’est un peu cette impression-là qui perdure sur l’album. L’impression d’une obscurité qu’elle éclairerait avec brio. Je pense notamment à l’improbable dump the guy asap et ce son d’un autre âge ou le génial Ti-Gars qui se vautre de tout son long dans le casque audio et qui te donne une envie de bouger comme jamais ! Elle a le talent des grands ; celui d’être capable de tout chanter, de varier les genres avec une facilités déconcertantes et d’enfiler des costumes en y ajoutant sa peau à elle. Ça fait que quoiqu’elle fasse c’est étiqueter Lisa LeBlanc parce que ce genre-là, il n’existe pas ailleurs et qu’à créer un genre musical elle ne peut pas nous en vouloir de ne pas pouvoir le définir et de faire un pavé indigeste comme chronique pour juste parler d’elle et dire « les gens, écoutez-la, vous comprendrez ! »
Je conseille fortement, aussi, d'aller la voir en concert parce que sur scène, elle y est géniale ! J'ai un souvenir ému de son concert au chat noir à Carouge où j'y allais à la fois en étant surexcitée et hallucinée de la voir-là, en bas de chez moi et toute impressionnée de la voir, là, juste devant moi après des années à la voir en live sur le net ! Et ce concert-là, il fait parti du top ten des concerts magiques que j'ai pu faire !
Je conseille donc la totalité de son premier album avec une préférence pour cerveau ramolli parce que c’est ce titre-là qui m’a invité sur l’album. Et je conseille la totalité du deuxième album avec une préférence pour City slickers and country boys pour la même raison que citée précédemment.